Le vin orange

Le vin orange

Eh non ! Il ne s’agit pas de vin d’orange ou de vin à l’orange. Je vais bien vous parler de vin orange, comme on peut parler de vin blanc, rouge, rosé ou jaune. Il est vrai que cette couleur est méconnue, et que j’ai eu beaucoup de mal à m’en procurer. Pourtant cette couleur existe depuis des millénaires ! Laissez-moi vous présenter ce vin rare.

Qvevri

Ou Kvevri. C’est le nom de la méthode traditionnelle permettant de réaliser ce vin, ou plus précisément, des anciennes jarres géorgiennes en terre cuite dans lesquelles ce vin est réalisé. C’est une manière de faire très ancienne, remontant à plus de 6 000 ans et inventée en Géorgie, et c’est en fait la plus vieille méthode connue pour faire du vin. Au niveau du processus de fabrication, et contrairement à un vin blanc classique qui est filtré, ici on intègre le marc et le moût ensemble que l’on va laisser fermenter.

Les jarres – Photo de Sandro Ukleba

C’est un peu un vin blanc que l’on travaillerait comme un rouge, d’où les tannins provenant des peaux et la complexité qui se développe. Cette fermentation dure jusqu’à deux ans dans les jarres scellées sous terre. Le vin produit ainsi est stable, et réalisé de manière biologique : il n’y a pas d’ajout de sulfites, pas de filtration (un peu de dépôt présent dans la bouteille) et un grand potentiel de garde.

Qui en fait ?

Peu de monde ! Peu de domaines proposent ce type de vin d’un ancien temps, et c’est pour ça qu’il est difficile d’en trouver. Aucune caviste dans mon coin n’en avait ou même ne connaissait ce type de vin. A noter que certains pays, comme l’Italie, en produisent plus que la France.

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La gamme Qvevri de Laurent Bannwarth

La cuvée que j’ai pu déguster est un vin orange d’Alsace, de Laurent Bannwarth, travaillé à partir d’un Pinot Gris 2011. Dans sa cuvée Qvevri, il fait aussi du Gewurtraminer, du Riesling, de l’Auxerrois et un mélange de 3 cépages.

La dégustation…

On est loin du vin blanc, surtout si l’on compare au cépage d’origine. Un nez très aromatique, on s’attend à une richesse et une puissance en bouche. On sent aussi que l’alcool est bien présent : cette bouteille était à 15% (d’autres cépages ont été travaillés à 13,5%). En bouche, une première impression de cognac. Un goût fruité et doux, mais complexe. Les tanins sont présents, une légère amertume se ressent mais l’ensemble est bien ficelé et bien équilibré avec le sucré du vin.

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Il est conseillé de le servir entre 10°C et 15°C, je l’ai personnellement préféré bien frais et après 24h d’ouverture, filtré en carafe. Mon seul reproche serait le taux d’alcool que j’ai trouvé trop élevé.

Conclusion

La curiosité m’a attiré. C’est ce qui m’a donné envie de goûter ce vin orange, un blanc très particulier. Une bonne cuvée, mais je pense que le prix est élevé par rapport au plaisir que j’en ai retiré : mes 30€ auraient peut-être été mieux dépensés dans un Meursault, mais là on commence à comparer les pommes et les poires. C’est toutefois un vin à découvrir si vous n’avez jamais eu l’occasion d’en goûter !

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Carafage du vin après ouverture
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